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Pourquoi l’inox n’est-il pas produit en France ?

S’il y a bien une question à laquelle nous sommes invariablement confrontés depuis le lancement de Baröne c’est celle portant sur le lieu de fabrication de nos gourdes. Nous avons conscience que les personnes sensibles au mode de vie zéro déchet sont aussi attachées au made in France et qu’il peut leur sembler paradoxal qu’une entreprise revendique une démarche éco-responsable tout en proposant des produits usinés en Asie.

Nous allons tenter d’apporter une réponse claire et synthétique à cette question compliquée mais néanmoins légitime.

Nous espérons que cet article répondra à vos attentes et, dans le meilleur des cas, qu’il saura vous convaincre d’opter pour la gourde en acier inoxydable Baröne.

 

Le constat : un problème global

Avant d’entrer dans les détails, il est nécessaire de porter un regard d’ensemble sur les enjeux de l’économie de la transition énergétique.
C’est un constat, désormais l’accès aux énergies renouvelables et aux minerais nécessaires à l’élaboration de nombreux produits « éco-responsables », est devenu un enjeu géopolitique de premier plan – certainement comparable à celui des énergies fossiles au cours de la seconde moitié du XXème siècle.

Les métaux rares – aussi appelés terres rares – nécessaires à la fabrication de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes, de voitures électriques, ou encore au stockage de l’énergie, sont devenus l’or noir du XXIème siècle. À l’instar des États-Unis, qui ont su contrôler durant plusieurs décennies le pétrole saoudien, la Chine – dans un modèle certes plus équitable – contrôle les ressources minières de plusieurs pays africains – dont l’Afrique du Sud.

25% de la production minière mondiale repose sur 6 pays au sein desquels Pékin investi massivement, s’assurant ainsi un accès stratégique sur des ressources clés.

Certains, comme Gille Lepesant (chercheur au CNRS), soulignent la nécessité pour la France (et pour l’UE) d’investir dans des matériaux alternatifs et des filières de recyclage pour « relocaliser » la transition énergétique. À long terme il envisage même une éventuelle relance de l’exploitation minière européenne.

Le problème ici soulevé à propos de l’oligopole de quelques pays sur les terres rares (minerais précieux) est schématiquement le même que celui de l’acier inoxydable – à ceci près qu’il existe un risque moindre que la pression de la demande face augmenter le prix de l’inox dans les années à venir. Pour mieux comprendre la nature du problème, il faut s’intéresser à l’un des composants de l’acier inoxydable : le chrome.

À l’origine : un monopole sur le chrome

L’Afrique du Sud possède les plus grandes réserves de ferrochrome au monde (54%), à partir desquelles on obtient, par extraction, le chrome.

Ce pays est, par suite logique, le premier exportateur de chrome (70%). Or, la Chine, très présente sur tout le continent africain, capte 90% de ces exportations à des prix extrêmement compétitifs. De manière générale, Pékin importe 76% du chrome mondial dont il n’exporte pas un seul gramme. Cette exclusivité lui permet de garder une longueur d’avance dans de nombreuses industries stratégiques.

Le chrome entre dans la composition de l’acier inoxydable et c’est véritablement ce composant qui explique le monopole de la Chine puisque les deux autres composants – le nickel et le fer – sont importés par la France.

À ce stade vous devez certainement vous poser une question : le chrome est-il irremplaçable, et si oui, pourquoi ?

 

Qu’est-ce que l’acier inoxydable ?

Le chrome est effectivement irremplaçable – tout du moins pour l’instant – puisque c’est lui qui donne à l’acier son caractère inoxydable.

Sans entrer dans les détails, il serait faux de dire que le chrome est inoxydable, car il s’oxyde, et même assez rapidement. Mais à la différence de l’oxyde de fer (la rouille) le chrome oxydé forme une couche protectrice sur les parties saines de l’alliage.

L’inox est un alliage qui présente une teneur en chrome supérieure à 10,5% et moins de 1,2% de carbone. Dans le cas de nos gourdes, la teneur en chrome s’élève à 18%, complété par 10% de nickel et le reste en fer. On parle alors d’inox 18/10, ou d’acier inoxydable austénitique.

Cet alliage possède également une conductivité thermique particulièrement faible, d’où découlent ses propriétés isothermes qui sont environ 20% plus efficaces que celles de l’aluminium – parfois évoqué comme alternative à l’inox.

L’acier inoxydable est aussi entièrement recyclable – même si l’objectif reste évidemment de conserver sa gourde à vie. Cela n’en reste pas moins un argument de plus pour ceux qui hésiteraient entre une bouteille en plastique de fabrication française et une gourde en inox. Aujourd’hui la France est le 5ème plus gros consommateur d’eau en bouteille au monde (9,3 milliards par an) et la moitié seulement de ces bouteilles est recyclée.

Si « l’objectif de 100% de plastique recyclé d’ici le 1er janvier 2025 » est prévu dans la loi de l’économie circulaire contre le gaspillage, les coûts financiers et énergétiques de ce recyclage nous semblent trop élevés à terme pour rivaliser avec l’inox. À cela s’ajoute les problèmes de santé liés aux particules plastiques dont nous avons déjà parlé dans un article précédent.

On peut alors se demander si la gourde en inox est actuellement la meilleure alternative contre la bouteille en plastique.

 

Pourquoi avons-nous choisi l’inox ?

Une fois l’option du plastique écartée, il nous faut aborder les autres alternatives régulièrement citées comme concurrentes de l’inox.

Nous avons choisi l’acier inox en partant du principe que l’impact environnemental de son acheminement depuis Shanghai jusqu’à Montpellier serait largement compensé par la durée de vie de cette dernière. Nous aurions pu, en suivant cette logique, choisir l’aluminium et raccourcir la distance entre le lieu de production et notre siège social.

Mais, si l’aluminium est bien produit en Europe (notamment à Gardanne en France), la bauxite, nécessaire à cette production, est majoritairement extraite à l’autre bout du monde – en Australie – dans un schéma similaire au quasi-monopole de l’Afrique du Sud sur le chrome. D’autre part, la transformation de la bauxite en aluminium est à l’origine d’une pollution non-négligeable comme l’illustre le récent scandale des boues rouges dans les calanques de Marseille (près de l’usine Péchiney à Gardanne). Le recyclage de l’aluminium lui-même est loin de faire l’unanimité.

Le verre est aussi régulièrement évoqué comme alternative à l’inox. Il existe bel et bien une production française de verre et son recyclage peut s’effectuer à l’infini. Mais, comme cette matière est lourde et cassable facilement, cela ne nous semble pas adapté à l’usage que nous faisons d’une gourde.

Pour résumer, les propriétés irremplaçables de l’acier inoxydable (isotherme, inoxydable) et l’absence d’alternatives saines et durables nous ont conduits à choisir ce qui nous semble être, aujourd’hui, la meilleure option.

Si vous pensez que nous avons fait le bon choix, en attendant de voir ce que l’avenir nous réserve, jetez un œil à nos nouvelles collections !

 

Sources :

Engineering News

Midi Libre

Gilles Lepesant. La transition énergétique face au défi des métaux critiques. 2018.

Zone Acier

Wikipédia: la conductivité thermique